Editorial
PAUSE MERIDIENNE au CDI et salle de confiance :
RAPPEL:
Pour venir au CDI sur la pause méridienne, ou à la salle de confiance, il est indispensable de s'inscrire le matin à 8H30 ou à 9H30 en arrivant au collège.
Après 9H30, il ne sera plus possible de s'inscrire. Merci à tous de respecter scrupuleusement ce protocole.
Journal : dernier billet
Vendredi 13 juin après-midi, nous avons quitté les murs du collège Marcel Rivière pour une sortie un peu particulière : une "Green Walk", une marche verte à la fois citoyenne, pédagogique et engagée. Avec nous, 29 élèves volontaires, cinq enseignants et bien sur Fadim Scalese, l’initiatrice du projet, et celle qui a motivé les élèves et qui a fait le lien avec le département.
Munis de pinces de ramassage, de gants de protection et de sacs poubelles, fournis par le département, nous avons pris la direction des bords de Marne et des parcs environnants, motivés par une volonté commune : agir concrètement pour notre environnement.
Pour couvrir un périmètre plus large, nous nous sommes divisés en deux groupes. Il faisait très chaud ce jour
là, et certains élèves n’avaient pas de gourdes. Malgré leur enthousiasme, nos élèves ont soufferts de cette chaleur écrasante. Nous avons donc adapté le parcours pour intégrer une pause-fontaine d’un côté, et un passage par les sanitaires du club d’aviron de l’autre.
Très vite, nous avons constaté que l’essentiel des déchets ramassés étaient des mégots de cigarette et des canettes en aluminium. Le binôme Eléonore et Minalya s’est même lancé dans un comptage : « On a ramassé 225 mégots à nous deux ! » nous ont-elles dit, stupéfaites. Une élève a alors résumé à voix haute ce que beaucoup pensaient : « Il faudrait sensibiliser les gens pour qu'ils ne jettent pas leurs mégots par terre. »
Les canettes, emballage individuel à usage unique, posent un problème tout aussi préoccupant : elles symbolisent une consommation d'objets jetables, qui génère des déchets évitables. « Il faudrait privilégier d'autres solutions : la consigne pour les boissons, le covoiturage pour les déplacements », a souligné un autre groupe.
Parmi les objets insolites sur notre chemin, nous avons été étonnés (parfois consternés) de trouver une bouteille d’alcool encore remplie, une chaussette, une couche, un vaporisateur de parfum, une raquette, une capote, des jeux de sable, une prise électrique, une serviette hygiénique, une pile… Une liste qui en dit long sur le rapport que certains entretiennent avec l’espace public. Cela vient également confirmer la réflexion précédente sur l’aspect jetable de bon nombre de nos biens de consommation.
Heureusement, tout au long de notre marche, nous avons croisé des passants bienveillants. Certains nous ont lancé des encouragements : « Courage les jeunes ! », « C’est bien ce que vous faites ! », « Bravo la nouvelle génération ! ». Ces mots, simples mais sincères, ont redonné de l’énergie à nos jeunes marcheurs. Mais ils ont aussi croisés des ronchons qui leur ont dit que ce qu’ils faisaient ne servait à rien, ou encore, quelques jeunes personnes les ont croisés en les regardant avec un certain mépris. Preuve, s’il en faut, que l’engagement citoyen n’est pas toujours bien perçu.
Nos observations nous ont aussi interpelés sur d’autres aspects. Autour des poubelles publiques, les déchets s’accumulent. C'est si difficile de viser la poubelle ?
Certains déchets avaient un aspect déjà bien dégradé, nous en avons conclu qu’ils étaient là depuis longtemps. Les élèves sont parfaitement conscients que la dégradation des déchets dans notre environnement libère des éléments nocifs pour notre santé, mais pas seulement, la faune et la flore en sont également impactés. Aeden, un élève de 5ème a eu cette réflexion révélatrice de l’amertume de cette génération : « Quelqu'un qui fume, c'est quelqu'un qui se fait du mal, mais qui l'a choisi. Quand il jette son mégot par terre, tous ses produits toxiques vont se propager dans l'environnement et faire du mal à d'autres, qui eux n'ont absolument pas choisi de se faire du mal. ».
Avec M. Fraudet, professeur de géographie notamment, les élèves ont été amené à cartographier la répartition des déchets. Ils ont remarqués que plus nous nous approchions du centre-ville, moins nous trouvions de détritus. Les élèves ont émis plusieurs hypothèses : dans les zones moins fréquentées, les gens se sentent plus libres de jeter n’importe quoi, pensant ne pas être vus ; le centre-ville, plus touristique et commerçant, est nettoyé plus fréquemment ; dans les zones résidentielles et populaires, peut-être la ville estime-t-elle que ce n’est pas nécessaire ?
Quoi qu’il en soit, tous ont été surpris par la quantité de déchets ramassés sur un parcours si court. « Pour que les gens arrêtent de jeter des objets dans la rue, il faut plus que l'on insiste sur la beauté de leur cadre de vie plutôt que de leur parler de sauver la planète, parce que sinon on ne nous écoute pas. ». Cette remarque d’une élève montre bien que nos élèves ont intégré l’importance que notre discours de sensibilisation touche tous le monde, même les réfractaires à la cause environnementale.
Sans hésitation, les élèves ont souhaité renouveler cette opération l’année prochaine. Et pour la prochaine Green Walk, les idées fusent : « Il faudrait que l'on ait une sorte de caddie pour porter les sacs poubelles et que l'on puisse faire directement du tri dans ce caddie. » Une partie du groupe aimerait aussi prendre la parole auprès des passants, pour expliquer notre démarche et sensibiliser plus largement.
Pourquoi ne pas inviter d’autres établissements à se joindre à nous ? L’idée plaît. Et pour créer un moment encore plus fédérateur : « On pourrait le faire en musique et finir par un goûter. Sans déchets, cela va sans dire. » et à Sacha de proposer « il nous faudrait un slogan comme « L’écologie, ça n’a pas de prix. » ». Charles propose même d’inviter monsieur le Maire. « Il faut qu’il voit, lui aussi, l’ampleur du problème. »
Nous savons que notre action est modeste et symbolique. Ce que nous avons ramassé n’est rien à l’échelle de la planète. Mais, comme l’a dit un élève en rangeant ses gants à la fin de la journée :
« Si chacun s’y met, ça ferait beaucoup. »
Qui a dit que nos jeunes n’étaient pas engagés ?